Blog / 2014 / Une Œuvre d’Art Public Très Personnelle
21 juillet 2014
Ces jours-ci, je travaille intensivement sur une peinture murale qui est un portrait du musicien, Kirk Reeves. C’est ma première œuvre d’art public qui a été conçue comme une œuvre d’art public. Cette œuvre et celle-ci font partie de la collection d’art portable de la ville de Portland, mais elles n’ont pas été peintes avec cette collection en tête.
Étant donné que c’est mon premier projet d’art véritablement public, c’est un peu bizarre que j’ai choisi un sujet qui est tellement personnel. Parce que, même si ce n’est pas tout de suite évident comment le portrait d’un homme que je connaissais à peine est personnel pour moi, il l’est.
Kirk souffrait du diabète et des factures médicales qui arrivent aux États-Unis quand on ne suit pas sa maladie prudemment, et c’est une histoire que je comprends trop bien. En 2009, je me suis retrouvé aux urgences après n’avoir pas fait attention aux signaux de mon corps pendant plusieurs années. Pendant que j’étais à l’hôpital, j'ai été diagnostiqué avec l’endométriose. Depuis lors, je lutte plus que jamais contre cette maladie, pour trouver la bonne façon de la traiter, et pour payer les factures qui accompagnent une maladie qui ne se guérit pas.
Mais le lien entre nos histoires est plus profond. Chaque fois que quelqu’un que vous connaissez se suicide comme Kirk a fait, c’est difficile de comprendre: pourquoi l’a-t-il fait? Qu’aurais-je pu faire autrement? Vais-je le faire aussi?
La vie est belle et la vie est aussi une lutte. Trouver le juste équilibre entre ces deux—trouver la beauté dans la lutte et reconnaître la lutte que la beauté nous demande—n’est pas facile.
J’ai toujours eu des difficultés dans mes rapports avec les autres. Je suis très timide et les situations sociales m’angoissent. La plupart du temps, je cache bien mes difficultés, et la plupart su temps ça va, mais pas toujours.
Après avoir été diagnostiqué avec l’endométriose, c’était encore pire. Le principal médicament quotidien pour cette maladie sont des hormones, un traitement qui me vole tous mes arcs-en-ciel. Les doses variées qu’on m’a données en 2010 ont introduit dans mon cerveau une habitude obsessionnelle de penser à me suicider.
Pour être clair, ceci n’est pas un appel à l’aide. Je suis bien en ce moment et, quand je ne le suis pas, j’ai un réseau de soutien incroyable qui est au courant pour mes problèmes. Donc, ce n’est pas appel au secours: c’est de l’honnêteté. Je sais que je ne suis pas seule dans mes luttes, et je pense que si nous pouvions tous en parler plus ouvertement que nous nous sentirons tous beaucoup mieux.
Pour autant que je peux dire à partir des mises à jour qu’il envoyait régulièrement à un grand nombre de personnes, Kirk n’a jamais eu la reconnaissance en tant qu’artiste dont il avait besoin. Je ne sais pas combien cela a contribué à son choix de se suicider, mais, pour moi, il existe un lien.
Être artiste est difficile. Et Kirk incarne cette réalité. Cette murale que je suis en train de peindre est un mémorial pour Kirk, mais elle est dédiée à tous les artistes parce que nous luttons tous pour notre art.
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