Blog / 2022 / “Gwenn Seemel Est-elle Lesbienne?”

Récemment, j’ai beaucoup réfléchi aux œuvres, thèmes, ou techniques qui contribuent le plus à la célébrité de certains artistes, comme les drippings de Jackson Pollock ou les silhouettes de Kara Walker. Cela m’a amené à me demander à quoi pense-t-on quand on pense de mon art, non pas parce que je me compare à des artistes comme ceux-ci—des gens qui ont atteint une renommée extraordinaire—mais parce que comprendre comment les autres nous perçoivent peut nous aider à être des gens plus réfléchis.

Le fait que je sois perçue comme une femme a un impact sur chaque échange que j’ai avec chaque personne que je rencontre—de l’inconnu dans la rue qui prend mon identité comme une invitation à commenter mon apparence au client qui décide que c’est une invitation à me draguer. De la même manière, l’art que j’ai créé dans le passé influence comment mon public comprend l’art que je fais aujourd’hui.

Plus précisément, mon livre Le Crime Contre Nature affecte la façon dont mon œuvre est comprise. Parce que si je devais choisir un aspect de mon œuvre qui a un peu le même rôle que les araignées de Louise Bourgeois, ce serait ce projet.

Dès que le livre est sorti fin 2012 et début 2013, la presse en parlait, y compris dans un article sur Boing Boing qui m’a rapporté beaucoup de ventes et a envoyé des milliers et des milliers de personnes à la recherche du téléchargement gratuit du livre. À peu près à la même époque, une nouvelle question a commencé à apparaître dans les référents de mon site:

“Gwenn Seemel est-elle lesbienne?”

En d’autres termes, après que j’ai sorti un livre décrivant combien monde naturel est queer, les gens ont commencé à faire des recherches sur internet à propos de ma sexualité, arrivant sur mon site à la recherche d’une réponse.

Et ce n’était que le début de la façon dont Le Crime Contre Nature a changé ma vie. En fait, ce projet ainsi que les réactions de mon public m’ont formée. Le Crime Contre Nature m’a donnée à la fois des expériences profondément désagréables et intensément curatives. Plus récemment, ce projet m’a rapportée une invitation à participer à un film documentaire!

Aujourd’hui, pour célébrer le mois de Pride dix ans depuis la sortie du Crime Contre Nature, j’ai envie de répondre officiellement à la recherche populaire sur internet que le livre a initialement provoquée.

Suis-je lesbienne?

Non.

Et oui.

Le “non” est que je suis personne genrefree mais tout de même plutôt féminine dans son apparence et que mon human préféré au monde ainsi que mon partenaire intime est homme cis.

Le “oui” ressemble à ce que Brittney Cooper décrit dans son essai “Capital B, Capital F” qui apparaît dans son livre Eloquent Rage:

“La chose que je sais aujourd’hui, après toutes mes homegirls, tous les coups de cœur pour des femmes, et une vie d’activité sexuelle hétéro, c’est qu’on ne peut pas vraiment être féministe si on n’aime pas vraiment les femmes. Et aimer les femmes est profondément et sans vergogne queer de chez queer.”

Joyeuse Fierté!