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1 novembre 2023

[transcription]

Si tu souhaites voir d’autres tableaux qui font partie de ma série sur la santé mentale, il y a la galerie en ligne. Joyeuse Compagnie n’est pas la seule peinture dans cette collection à avoir eu un développement plutôt compliqué: Niveau de Menace Petit Gateau en a eu un aussi. Tu peux voir le making of de la peinture de la pieuvre ici, et tu peux acheter ta propre chemise belly-bouche ici.

deux personnages avec des marguerites pour visages, des yeux sur la poitrine, et des bouches béantes dans leurs ventres
Gwenn Seemel
Partagé (Les Jumeaux Belly-bouche)
2023
bâtons de peinture à la détrempe et marqueurs de peinture à l’huile sur papier
36 x 28 centimètres

Le dessin original des jumeaux belly-bouche avec des têtes de marguerites est en vente au prix de $200 plus les frais d’expédition (et taxes si tu habites dans le New Jersey)—envoie-moi un message pour acheter l’œuvre.

un champ de jonquilles, mais deux des fleurs sont des monstres
Gwenn Seemel
Joyeuse Compagnie
2023
acrylique sur bois
36 x 28 centimètres

L’œuvre originale Joyeuse Compagnie est en vente au prix de $1200 plus les frais d’expédition (et taxes si tu habites dans le New Jersey)—envoie-moi un message pour acheter le tableau. Il y a des impressions et de jolies choses ici dans ma boutique sur Redbubble.

deux jonquilles qui sont des monstres
détail de Joyeuse Compagnie
TRANSCRIPTION

Ce tableau est intitulé Joyeuse Compagnie d’après un vers d’un poème de Wordsworth, mais, au début, l’image n’avait rien à voir avec la littérature anglaise.

L’histoire commence en 2015 avec cette peinture d’un crocodile, que j’ai transformée en cette chemise via ma boutique d’impression à la demande. En concentrant le design uniquement sur le sourire du lézard, j’ai créé des vêtements qui mettaient en valeur à la fois mon style de peinture et mon style personnel—c’est-à-dire une luminosité teintée de fantaisie sombre. Pendant des années, j’ai porté cette chemise, me délectant de la façon dont elle transformait mon “belly”—mon “ventre” en anglais—en bouche.

Et puis, en 2019, j’ai fait ce croquis. À ce moment là, je m’efforçais de laisser mon esprit vagabonder pendant que je dessinais et, un jour, voici ce qui est sorti. Quelques années plus tard, je suis revenue à ce croquis et je l’ai refait. Et puis je l’ai retrouvé ici: comme une des premières peintures pour ma série Tout Va Bien, sur la santé mentale. Mais pendant presque deux ans le tableau me regardait longuement et avec rancune depuis le mur de mon atelier où je l’avais accroché.

En 2023, je me suis remise au travail sur l’image, d’abord en déplaçant les tentacules dans ce croquis, puis en réalisant une toute nouvelle peinture de la pieuvre. J’ai éliminé le belly-bouche, et j’ai mis en valeur le globe oculaire d’une nouvelle manière. Mais ce n’est pas parce que j’avais retiré les tentacules de l’image originale que j’étais prête à abandonner l’idée du belly-bouche.

J’ai décidé qu’elle avait besoin d’une jumelle et j’ai remplacé la tête par des fleurs. Au début, c’était des pissenlits—j’ai même essayé de transformer le croquis en peinture. Ensuite, j’ai opté pour les marguerites, ce qui ne me semblait pas tout à fait correct, mais qui m’a aidé à trouver un moyen de colorier les personnages. Et, une fois que j’ai eu l’idée de m’inspirer d’un poème de William Wordsworth, j’ai compris que les têtes devraient être des jonquilles.

Voici le poème de Wordsworth:

J’errais solitaire nuage,
Qui flotte au-dessus des vallées et des collines,
Quand, d’un coup, je vis une foule,
Une multitude de jonquilles;
Le long du lac, sous les arbres,
Elles dansaient dans la brise.

Continues comme les étoiles qui brillent
Et scintillent sur la voie lactée,
Elles s’étiraient en ligne sans fin
En bordure de la baie:
Dix mille je vis d’un coup d’oeil,
Secouant la tête dans une danse enjouée.

Près d’elles les vagues dansaient,
Mais brillaient moins qu’elles;
Un poète ne pouvait qu’être gai,
En si joyeuse compagnie:
Je scrutai—et scrutai—sans savoir
Quel richesse ce spectacle me confiait:

Car souvent lorsque sur mon canapé je m’allonge
Que je me sens rêveur ou pensif,
Elles s’éclatent sur mon œil intérieur,
Qui est le bonheur des solitaires,
Et de plaisir mon cœur s’emplit
Et danse avec les jonquilles.

Ce poème—le préféré de mon père et un poème qu’on m’a encouragé àapprendre par cœur quand j’étais enfant—est une jolie célébration de la solitude et la nature. J’adore ce texte et les plaisirs simples qu’il évoque, mais j’aime aussi l’idée que des belly-bouches se cachent parmi les dix mille fleurs dorées qui ont rendu le poète si gai. Parce que, pour moi, c’est ça la compagnie la plus joyeuse: la fantaisie sombre qui existe dans la luminosité.


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