Blog / 2022 / L’Effet de COVID sur la Pensée (Même Lorsque Tu Ne L’as Pas Eu)

Chercher un nouvel appartement—quelque part pour y vivre et travailler—pendant une pandémie est trop bizarre. Chaque fois que je rencontre un autre propriétaire sans masque, les questions impossibles reviennent. Comme ne pas faire mauvaise impression? Comment ne pas me disqualifier tout de suite, surtout lorsque moi et mon mari sommes tous les deux freelances et donc déjà considérés comme un risque par la plupart des propriétaires?

En même temps, avec delta et omicron menaçant nous tous, le visage découvert du propriétaire est bien plus qu’inquiétant. Cela indique, bien sûr, que cette personne a une relation fragile avec la réalité, et, quand on doit dépendre de cette personne pour un service quotidien comme le logement, c’est effrayant. De plus, il y a le problème de sécurité immédiat, pusiqu’on va devoir passer du temps à l’intérieur avec une personne dont l’insouciance COVID en fait un vecteur évident pour le virus.

Mais ce qui me gène le plus est la façon dont l’absence d’un masque m’empêche de penser. Parce qu’une partie de la pensée consiste à écouter mon corps. Mon rythme cardiaque est autant un baromètre de mes sentiments à propos d’un appartement et de son propriétaire que mes listes de priorités et ma logique. Mais les réactions plus nuancées de mon corps face à une situation de logement sont automatiquement étouffées par le fait de devoir partager beaucoup trop d’air avec une personne qui pourrait très bien être un site de mutation pour le virus.

Alors que nous entrons dans l’Année n°3 de COVID, c’est ce qui me manque le plus: la capacité de penser sans l’interférence d’une maladie mortelle transmise par l’air.

Ces jours-ci, je me souviens avec émotion des distinctions subtiles des temps d’avant, me demandant si je serais capable de ressentir à nouveau les petites réactions de mon corps au monde qui m’entoure.

Ce porc-épic avec des bulles de savon pleines de COVID flottant au-dessus de sa tête représente cette perte. C’est l’anxiété pandémique transformée en image.

À cette époque l’année dernière, je théorisais que la soupe temporelle serait le thème artistique de COVID—un peu comme les squelettes étaient ceux de la peste noire. Mais, à l’aube de la troisième année, la stagnation du temps passé à en pandémie semble moins important que le brouillard dans nos esprits. Parce que, même avec tout le doute que le virus inspire, je suis certaine à 100 pourcent que je ne suis pas seule avec mon anxiété pandémique.

Entouré d’un Virus Mortel Transmissible par l’Air fait partie de Tout Va Bien, une série qui porte sur la santé mentale. Plus précisément, le projet est une réponse aux divisions causées par COVID. Les gens sont physiquement séparés par les quarantaines, les confinements, et les interdictions de voyager, mais ils sont aussi émotionnellement séparés par idéologies—ceux qui reconnaissent la science, portent des masques, et se font vacciner contre ceux qui refusent. Avec toutes ces divisions, l’art est une nécessité au même titre que l’air, l’eau, la nourriture, l’abri, et les soins de santé. L’art est l’amour des autres humains rendu tangible à travers l’espace et le temps. Lorsque nous ne pouvons pas embrasser un ami, l’art est là pour que nous nous sentons vus et compris.

Au cours des prochains mois, je continuerai à créer de nouvelles peintures, et le projet deviendra éventuellement des cartes postales et des affiches qui seront distribuées gratuitement dans les écoles, les bibliothèques publiques, et les cliniques de santé mentale.

Pour recevoir des mises à jour à propos du projet au fur et à mesure de son évolution, inscrivez-vous pour recevoir des courriels mensuels ou hebdomadaires!