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“Tu ne peux pas comprendre...tu n’as pas d’enfants.”

Cela faisait longtemps que quelqu’un ne m’a pas dit ça. C’est peut-être pour cette raison que ça m’a frappé différemment. À l’époque où j’étais écrasée par mon infertilité—quand j’étais encore plus sans enfant que childfree—cela me blessait quand quelqu’une me disait que je ne pouvais pas savoir ce que c’est d’avoir des enfants.

Cette fois-ci cependant, il me semblait que cette personne révélait plus sur elle-même qu’elle ne le voulait.

Après tout, elle aurait pu facilement expliquer comment la parentalité avait eu un impact sur sa vie sans faire une déclaration sur ce que je peux et ne peux pas comprendre. Mais elle voulait que je reconnaisse que je n’aurai jamais cette connaissance.

Et elle n’a pas tort: je ne saurai jamais ce que c’est que d’avoir des enfants. Mais c’est tout aussi vrai de dire que les parents ne peuvent pas comprendre ce que c’est que d’être childfree. Alors pourquoi cette personne avait-elle besoin de souligner mon ignorance?

Une semaine auparavant, je suis tombée sur cette photo encaustique par quelqu’un d’autre, Leslie Levenson. Ce fut l’une de ces instances heureuses d’une brève rencontre sur Internet se transformant en un échange profond sur l’art et la vie. J’ai été particulièrement frappée par cette œuvre d’art, car je n’avais fait que récemment ma propre image sur le même sujet.

Les deux œuvres sont évidemment très différentes. Celle de Leslie fait partie d’une série à propos du vieillissement et, en particulier, à propos de ce sentiment qu’on disparaît avec l’âge. J’adore à quel point c’est direct, tout en étant de la poésie visuelle. Mon interprétation des cercles en noir et blanc est une allusion à une sorte d’hallucination, et cela me semble vrai quand je réfléchis à la pensée en noir et blanc.

Mon panda provient d’une série sur les difficultés de santé mentale appelée Tout Va Bien, et l’œuvre est compliquée, ce qui a un sens—la complexité de l’image luttant contre la simplification excessive du clivage. Mais même avant de voir la photo en encaustique de Leslie, je craignais que le sens ne soit obscurci dans la complication, et, une fois que je pouvais comparer Black & White Thinking de Leslie à la mienne, j’en étais sûre. Mon ours divisé me plaît toujours, mais regarder les images ensemble me fait aspirer à l’éloquence de Leslie à l’avenir.

Pour Leslie, la juxtaposition a fait briller la générosité de mon art. Elle aime la façon dont j’explore mes propres problèmes avec l’intention d’aider les autres, et elle veut en faire plus dans son œuvre.

La comparaison de deux images similaires est un exercice utile, que tu sois l’artiste d’une des œuvres ou non. Côte à côte, les détails de chaque image se démarquent d’une nouvelle manière. Tu peux finir par aimer une plus que l’autre, mais cela ne veut pas dire que l’une est meilleure que l’autre.

De cette façon, c’est un peu comme lorsque nous comparons nos vies à celles des autres—comme la personne qui m’a dit que je ne pouvais pas comprendre ce qu c’est d’être parent. Ma présence a fait en sorte que ses choix se sentaient nouveaux pour elle, et c’est pourquoi elle a dû me dire que je ne pouvais pas comprendre. Parce que peut-être qu’elle ne le comprenait pas entièrement non plus.