Blog / 2019 / Un Boulot Juste

3 juin 2019

Cela fait 16 ans maintenant que je poursuis une passion artistique assez particulière. Le cœur étrange de ma pratique m’a offert certaines opportunités, mais il m’a aussi condamnée au refus par certaines institutions du monde de l’art.

Contrairement à beaucoup de soi-disant “portraitistes” (y compris Kehinde Wiley et Chuck Close), je peins les personnes que je peins. Je veux dire que je ne vois pas simplement les sujets comme des modèles—comme une sorte d’objet à représenter de manière superficielle. Je considère l’art que je crée comme une collaboration avec les personnes que je peins. Après tout, je crée l’image, mais elles ont passé des années à créer la personne que je peins. Il me semble faux de prétendre que la contribution du sujet au portrait est négligeable!

Certains croient que la façon dont je m’intéresse aux gens que je peins n’est que la promotion de la vanité. Ils voient mes portraits faits sur commande non comme une expression des beaux-arts, mais comme le job d’un vendu sans remords.

Leur évaluation me déçoit, mais cela fait déjà longtemps que j’ai abandonné l’idée d’être artiste institutionnel. Ma liberté d’expression et la possibilité d’aider les autres à établir un lien profond avec l’art me sont plus importants que d’être célébrée par le monde de l’art.

Néanmoins, je suis ravie de participer dans un nouveau projet, travailler avec les co-directeurs de Jobs with Justice, Erica Smiley et Sarita Gupta, sur leur prochain livre.

J’adore le projet:

Le livre traite de la négociation collective et de la manière dont elle peut être utilisé en dehors des syndicats. Il présentera les récits de plusieurs ouvriers et syndicalistes, et je peins leurs portraits pour le livre.

Ma contribution au livre me plaît énormément. Le geste de peindre ces portraits rompt avec la tradition du portrait que la plupart des gens connaissent—la tradition qui dicte que seulement les papes et les rois se font peindre. La vraie histoire de mon genre est beaucoup plus démocratique. Depuis la République Néerlandaise du 16ème siècle, le portrait reconnaît la noblesse de ceux qui n’appartiennent pas à la noblesse. Je suis contente que ces peintures renforcent la tradition du portrait la plus récente et la plus intéressante.

Et j’adore tout ce qui vient avec le projet:

Mon art sera associé à de nombreuses institutions bien établies, à commencer par Jobs with Justice, bien sûr, mais également à Rutgers et à Georgetown, deux universités qui assistent dans le travail. Et, l’année prochaine, l’Université de Cornell publiera le livre!

Il me semble que mon amour excentrique et obsessionnel pour mes sujets porte enfin ses fruits dans un sens institutionnel. Cette validation m’est précieuse.

dessin par Gwenn Seemel
Gwenn Seemel
Bettie
2019
marqueur sur papier
20 x 13 centimètres

Voici Bettie, une des ouvrières que j’ai rencontrées lors de mes voyages. Elle fait partie de la lutte pour un salaire minimum de $15 par heure, et elle est une lumière pour tous ceux qu’elle rencontre. J’ai hâte de finir son portrait pour le lui montrer!

MISE À JOUR

10 mars 2022

Vous pouvez voir tous les tableaux pour ce projet ici, et le livre, The Future We Need, est maintenant disponible!


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