Blog / 2023 / Peindre la Peau dans un Portrait

Pour la sixième partie de cette série de blogs consacrée à la peinture de portraits, nous allons au-delà des caractéristiques plus simples comme les yeux et les dents pour parler de la couleur de la peau, ce qui est une pièce du puzzle du portrait que de nombreux artistes ont tendance à trop compliquer et à sous-estimer.

Pour expliquer: la première fois que j’ai peint le portrait d’une personne noire, c’était ce tableau du président de mon université. Quand je l’ai montré à un de mes professeurs—un homme blanc—il a été impressionné, et il m’a demandé s’il avait été difficile de mélanger la couleur de la peau noire. La question m’a surprise car la réponse semblait si claire, mais j’ai répondu que je savais peindre le Président Pelton de la même manière que je savais peindre tout le monde.

J’ai regardé attentivement le sujet.

Parce que c’est ça la chose évidente à propos de la couleur de peau que les artistes loupent trop souvent: quelle que soit son origine ethnique, chaque personne a une couleur. Ou, en fait, chaque individu a une multitude de tonalités, qui changent en fonction de l’humeur et de la santé. Puisque c’est le cas, la seule façon de capturer avec précision la coloration de quelqu’un est de l’observer, puis d’essayer de faire pareil avec la peinture.

Ce qui nous amène à l’élément le plus sous-estimé de la couleur de la peau: la luminosité de chaque personne qui provient simplement du fait qu’on est vivant. Ça vient de la façon dont notre sang et notre peau interagissent, donnant à chaque individu une sorte d’éclat.

Si t’as du mal à voir ce que je veux dire, pense à ta maman quand elle est maquillée par rapport à son visage nu. La luminosité que je décris est plus perceptible lorsqu’elle a disparu, comme lorsque quelqu’un coupe sa lumière naturelle avec une couche de produits cosmétiques. Et, pour clarifier, ceci n’est pas ma façon de dire que les gens ne devraient pas se maquiller, juste que les cosmétiques créent un effet différent de la peau nue. L’important est que, qu’un sujet soit maquillé ou non lorsque tu l’observes, tu dois lui rendre sa luminosité lorsque tu fais le portrait.

Comme tu peux le voir sur cette vidéo de processus du portrait de Jane, je commence généralement par des couleurs plus claires, puis je les superpose à des couleurs plus sombres qui sont suffisamment translucides pour permettre à cette luminosité de briller. Je reviens au-dessus des couleurs plus sombres pour retrouver les points forts, puis j’ajoute des couleurs plus osées en plus. Je répète ces étapes, faisant des allers-retours entre la lumière et une richesse de couleur à plusieurs reprises alors que je cherche la meilleure façon de représenter une personne, à la fois dans sa coloration et dans ses autres traits.

Je comprends que les gens recherchent peut-être une recette—quelle quantité d’ombre brûlée ou d’or de quinacridone ou de blanc de titane correspondra à un teint donné, par exemple—mais il n’y a pas de formule pour peindre une personne. Il faut faire attention au sujet, et c’est tout.

De cette façon, la couleur de la peau est parfaitement représentative du processus de portrait, car faire une ressemblance est un exercice de regard minutieux. Tous les conseils que j’ai fournis à travers cette série de blogs peuvent être utiles, mais seulement si, d’abord et avant tout, t’observes attentivement le sujet.

Jane fait partie de S’entrapprivoiser, une série de portraits de personnes que j’ai rencontrées après avoir quitté les réseaux sociaux. Pour en savoir plus sur comment m’engager pour peindre un portrait, regarde cette page.