Blog / 2023 / Peindre le Souffle et le Mouvement dans un Portrait

Voici le dernier dans la série de blogs sur le portrait—ou, du moins, le dernier pendant un certain temps. Nous avons vu par où commencer ainsi que des explications sur le nez, les yeux, la bouche, les dents, la peau, et les signifiants. Aujourd’hui, je vais parler du cœur du portrait: le souffle d’une personne et comment elle se tient.

Il peut sembler étrange de se focaliser sur le mouvement d’un sujet quand il s’agit de faire des portraits peints—des objets qui sont résolument des images fixes. Mais la façon dont une personne se tient est quelque chose que tu peux capturer dans une image sans animation. En fait, tu devrais essayer d’évoquer leur souffle, car l’individu que tu peins ou dessines n’est jamais immobile, et cela veut dire que ses amis et sa famille ne le reconnaîtront pas si ta représentation est complètement immobile.

Le meilleur endroit pour rechercher le souffle et le mouvement est dans la posture du sujet. L’ensemble de la colonne vertébrale du sujet changera de forme en fonction de son humeur ou de son activité, mais ils ont probablement des tendances que tu peux repérer.

Personnellement, je sais que j’ai deux attitudes habituelles: une posture de style militaire et une dans laquelle ma colonne vertébrale est complètement courbée parce que je suis assise avec mes genoux repliés contre ma poitrine et mon menton appuyé sur un genou. La posture parfaite vient des rappels de mon père en grandissant—des rappels qui continuent de jouer régulièrement dans ma tête même si je n’ai pas vécu avec lui depuis vingt ans. La courbe du menton au genou fait tout autant partie de moi, et l’une ou l’autre évoquerait quelque chose de qui je suis dans un portrait de moi.

La plupart des gens ne sont pas particulièrement conscients de leur propre posture, donc ça sert à rien de leur poser la question. Essayez de les observer dans plusieurs contextes: debout, seuls et avec d’autres personnes, assis dans une chaise confortable et dans une chaise plus rigide ou même sur le sol s’ils veulent bien.

Tu recherches l’inclinaison particulière de leur tête ainsi que la forme de leurs épaules, mais, plus que cela, tu veux voir comment ils occupent l’espace, car comme Hannah Gadsby le dit dans ses mémoires Ten Steps to Nanette:

“Je crois vraiment que le seul corps universel est notre souffle, parce que le souffle est la seule chose que tous les corps humains connaissent. Et c’est aussi quelque chose que nous devons tous partager, non seulement les uns avec les autres, mais, d’une manière ou d’une autre, avec tous les êtres vivants sur Terre.”

J’ai déjà cité les mots de la comédienne australienne sur mon blog, dans cette vidéo, mais ils méritent d’être répétés.

Lorsque tu peins le souffle et le mouvement d’une personne, tu peins leur cœur. C’est, comme le dit Gadsby, la seule chose que nous partageons tous, mais c’est aussi la chose qui nous ressemble le plus. Il n’y a pas deux personnes qui bougent et respirent exactement de la même manière. Il est choquant de voir à quel point la façon dont nous nous tenons se transfère dans l’empreinte que nous faisons sur les autres.

Lloyd fait partie de S’entrapprivoiser, une série de portraits de personnes que j’ai rencontrées après avoir quitté les réseaux sociaux. Pour en savoir plus sur comment m’engager pour peindre un portrait, regarde cette page.