Blog / 2024 / Erreur n°15: Penser Que Ma Positivité Améliorerait Mon Art

1 février 2024

Au printemps dernier, j’ai célébré mon vingtième artiversaire et, pour marquer le moment, je me concentre sur les erreurs du quotidien, comme me reprocher d’être trop gentille.

Aujourd’hui, je parle de la pensée positive et de la façon dont elle restreint la créativité. J’ai déjà écrit un post à propos des gens qui croient à une mentalité de réussite et de la façon dont le maintien d’une attitude strictement ensoleillée nuit à ta capacité à gagner ta vie en tant qu’artiste. Cette fois-ci, nous allons voir comment cela limite l’art que tu peux créer.

[pas de son]

Le problème commence par une concentration intense sur la positivité—le genre de priorisation stricte qui t’oblige à rejeter complétement tous les autres types de sentiments—mais, très rapidement, ça t’emmène quelque part dangereux.

Premièrement, t’arrêtes de te permettre de reconnaître autre chose que des émotions heureuses, même si tu as parfois encore des sentiments moins positifs. Ensuite, tu commences également à cacher ton véritable état émotionnel aux autres, t’entraînant à être de moins en moins vulnérable.

Et lorsque tu n’es pas ouvert aux autres, la véritable compassion est difficile à trouver. Tu es tellement occupé à surveiller les gens autour de toi—à essayer de les convaincre à être plus positifs afin qu’ils puissent “attirer” de bonnes choses dans leur vie—que tu oublies que parfois les gens ont simplement besoin que leur misère soit reconnue et non réparée.

Tout cela peut faire de toi une personne pas très aimable, bien sûr, mais, plus important encore—du moins dans cet article—cela peut te pousser à être un artiste superficiel. Parce que l’expression et la communication dans l’art proviennent d’un profond sentiment et, lorsque tu t’obsède par un état d’esprit positif, tu te désengages de tes émotions.

une baleine plongeant plus profondément, tout en se transformant en papillon et en tortue
Gwenn Seemel
Plus Profonde
2023
acrylique sur toile
61 x 91 inches

Quand j’ai débuté, bien avant de réaliser des peintures comme celle-ci pour un client qui voulait voir comment je représenterais la sensation de plonger toujours plus profondément, j’avais tendance à rester un peu plus superficiel dans mon art.

Je peignais exclusivement des portraits et, même si je rassemblais parfois des groupes de personnes autour d’un concept—comme peindre des personnalités de la télévision locale ou des hommes que je rencontrais en ligne—les œuvres achevées étaient toujours des représentations de la tête et des épaules d’un humain.

À cette époque, je me suis présentée à un galeriste qui s’orientait vers l’art expérimental. Rétrospectivement, il est clair que cette personne ne serait jamais intéressée par mon art, mais j’étais convaincue que mon style de peinture inhabituel ainsi que les concepts derrière ces visages placerait mes simples portraits dans la catégorie expérimentale. Le galeriste n’était pas d’accord:

“Quand j’étais aux Beaux Arts, on me disait toujours de me poser la question ‘et alors?’ lorsque je réalisais une œuvre. Cela ne vous fera pas de mal de faire pareil.”

À l’époque, je pensais qu’elle était inutilement cruelle* mais sa question m’est restée. À partir de ce moment, je cherchais comment inclure mes idées directement dans mes peintures, au lieu de les superposer avec une démarche artistique pointue.

Plonger toujours plus profondément dans mes sentiments peut être effrayant, mais cela a aussi tendance à être fatiguant. Petite, on m’a fait comprendre que mes grandes émotions négatives étaient stupides et sans intérêt, et il m’est difficile de sortir de ce raisonnement. Mais chaque fois que je me laisse vulnérable, je suis récompensée par des expériences comme peindre ce paysage de rêve pour un client.

des papillions qui se transforment en tortue de mer
détail de Plus Profonde

L’image originale est évidemment déjà vendue, mais tu peux acheter des impressions et d’autres jolies choses ici dans ma boutique Redbubble.

* Je trouve dégoûtant l’idée de dire une telle chose à un artiste de 24 ans, même si, dans ce cas, l’artiste de 24 ans a réussi à en tirer quelque chose qui l’a motivée. Je me fiche de qui tu es—ou de qui tu te crois être. Ce n’est jamais ton job de matraquer à mort la créativité de quelqu’un.

(Post-scriptum au post-scriptum: je n’arrive plus à me rapeller du nom du galeriste et son histoire ne m’intéresse pas assez pour que je passe du temps à trier mes journaux intimes pour le trouver, mais je sais que leur galerie a fermé ses portes il y a des années. Il me plaît d’imaginer qu’elle est depuis passée à un travail en entreprise sans rapport avec l’art et elle se demande chaque jour “et alors?”—sauf qu’elle se pose la question à propos de sa vie, pas de son art.)


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